Elle paraît longue la bande de bitume qui sépare la maison du royaume de Norvège, d’autant plus quand on se dit spécialiste d’une course qui dépasse rarement 4 minutes. Mais assis confortablement dans le camping car, bercé par le ronron d’un 2.3 L piloté « penardo » par le frangin, il est l’heure pour moi de vous faire un petit selfie épistolaire !
Vivre de sa passion et parcourir le monde pour pratiquer son sport au plus haut niveau est une étonnante routine. Mais après 8 tours de préparation-compétition-repos sur la même boucle, je ressens un pressant besoin de varier les paysages. Alors si sur le fond je ne vais pas bouger certains piliers qui me rendent performant, j’ai décidé de me lâcher sur la forme…
C’est pourquoi, cette année, mon anglais approximatif et moi, on a décidé d’embarquer dans un camping-car et aller se farcir une préparation physique ambitieuse, en itinérance, dans des endroits qui font baver les fans de sports outdoors !
aRVi (en plus d’être une blague pour bilingues anglo-savoyards), c’est une occas’ de 6m de long, un moteur, 4 roues, 150 litres d’eau potable, deux panneaux solaires et une soute plus grande qu’un studio étudiant !
Une petite maison à roulette suffisamment équipée pour tenir quelques jours en autonomie et avec le confort nécessaire, pour récupérer convenablement entre les sorties de sport.
Bon, ok, le camping-car ça sonne un peu retraité, mais pour pouvoir se balader de longues semaines à plusieurs milliers de kilomètres de chez moi, seul ou à plusieurs et avec le nécessaire de survie, il n’en faut pas moins. (Le nécessaire incluant selon le lieu : ski roue, ski de fond, ski de rando, vtt, kayak, surf, salle de musculation mobile, quelques paires de chaussures de sport et des rations quotidiennes de 7000 calories).
Mon premier road trip date du mois d'avril et se tramait déjà en Norvège. Un mois passé avec comme quête les îles Lofoten et pour trésor, des souvenirs gravés à vie !
Sans pousser dans les détails, j'ai simplement adoré cette experience. Le contraste entre un mode de vie plus minimaliste et les possibilités infiniment variées de découvertes.
Bon, il y a bien certains inconvénients. Déjà, le camping car à plusieurs, ce n'est pas le royaume de l'intimité, il faut aussi savoir composer avec des réserves d'eau très limitées et un brin d'improvisation pour trouver un coin calme ou se parquer.
Mais quand la suite du voyage laisse place à l'émerveillement, on passe bien facilement au dessus de ces petits challenges ...
Hormis des périples à l'autre bout de l'Europe, ma préparation se passe idéalement bien. Après un gros passage par la cellule réathlètisation au centre nationale d'entrainement d'Alberville, j'ai appris à gérer mon dos et j'ai repris confiance en mes capacités à encaisser les heures d'entrainement. J'ai aussi pu me faire un bon cycle de ski sur Tignes avec l'équipe de France et les sensations sont bonnes. Je ne cherche pour l'instant qu'à accumuler du volumes et des intensités modérées pour me faire une base solide. Je reprendrai plus tardivement que les saisons précédentes le lactique & co, pour être bien-sûr d'attaquer l'hiver aussi frais mentalement que physiquement !
Mon retour en France est prévu pour les grand rendez-vous du mois d'aôut avec les 24 et 25, les championnats de France de ski roue en Auvergne et le 31 le Marti Fourcade Nordic Festival sur le paquier à Annecy.
Arvi !